Instants d'Afrique...

La journée d'hier a encore été trop courte pour scrapper... je vous emmène donc une nouvelle fois sur le Niger. Souvenez-vous, ici, nous avions eu quelques soucis pour accoster.

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6h30, après la « baignade », nous reprenons nos places respectives sur la pinasse.
Un jeune peul, l’air dubitatif, a suivi notre départ.
Certainement n’avait-il jamais eu l’occasion de voir tant de cuisses nues!

Le lac est plus calme ce matin. Le lever du soleil est superbe.

En France, j’ai rarement l’occasion d’admirer l’aurore ; je me lève rarement aussi tôt !!

Comme hier, les paysages se succèdent : villages bozos ou bambaras, campements peuls,
acacias, eucalyptus et balanzans, palmiers doums, palmiers rôniers, et quelques baobabs…

Les femmes s’affairent au bord du fleuve : elles font la lessive, la vaisselle et baignent leurs enfants…ou leurs biquettes!Le linge sèche sur les buissons ; les casseroles étincellent au soleil.

Nous apercevons les premières dunes. Le désert approche.

Apparaissent également les premières voiles.
Artisanales et souvent trouées, ce sont en fait de grands sacs de riz cousus entre eux.

Nous sommes sans cesse interpellés de la rive par les enfants qui nous saluent en hurlant « Toubab, Toubab… ». Je lis dans le guide que cette expression africaine pour désigner l’homme blanc vient du mot arabe « toubib ». Les premiers européens présents en Afrique étaient des pères blancs et des missionnaires reconnus pour leurs connaissances en médecine.

Nous voilà donc tous médecins !

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Dolo et Ablo arrêtent une pirogue de pêcheurs. Sur le fleuve, le marché se fait au fil de l’eau. Ce midi, nous mangerons du poisson.

Mais le fleuve s’élargit et s’agite. Henri et moi sommes trempés et il ne fait pas très chaud.
Nous ne quittons pas notre coupe vent et nous nous abritons le plus au sec possible sous la cape de papa !

En début d’après midi, nous faisons une halte dans le village d’Aka. Dolo doit acheter…des poulets pour ce soir !!Le ballet des enfants reprend : même frimousses, même questions.
Les garçons sont étonnés de la pilosité d’Henri et s’en amusent…ou s’en moquent; certains lui demandent même de leur en donner.
Une petite fille veut mes cheveux!
Gare au scalp !!

Je remarque, sur les pieds des petites filles, de biens curieuses parures.
Elles ornent leurs orteils de fines bandelettes adhésives, comme autant de petits anneaux d’or surmontés de croix.
Une autre, plus longue, entoure leurs pieds.

De retour au bateau, je m’aperçois que les poulets de Dolo sont vivants et loin d’être ravis de leur sort!
Il va me falloir assister à la mise à mort! Je suis effarée et tout le monde se moque de moi !
Il paraît que c’est aussi ça, l’Afrique !
L’heure venue, je me cache les yeux, je me bouche les oreilles. Je ne veux ni les voir, ni les entendre...
Mais j’en mangerai volontiers quand tout sera fini !

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« Un hippo !!! » : c’est Marie qui crie.
Elle vient d’apercevoir la croupe d’un hippopotame  dans les herbiers! Tout le monde s’agite. On sort les appareils photos. Sékou ralentit.
L’hippopotame, dérangé, lève la tête…c’est un âne !!!
Fou rire général !

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Ce soir nous mangeons à terre. Nous établissons le campement peu avant Niafounké.
Dolo nous installe puis rejoint Ablo sur la pinasse. Dolo est Dogon, Ablo est Bozo.
Ces deux ethnies ont établi entre elles une relation symbolisée par un échange réciproque et obligatoire de railleries et d’insultes obscènes, inadmissibles entre d’autres, mais qui les soudent. C’est l’alliance cathartique ou « parenté à plaisanterie ». Ces deux là en sont un bel exemple : ils s’entendent comme larrons en foire !

Après le repas, Dolo nous apporte de la tisane de Bissap. C’est de la fleur d’Hibiscus. Elle est très rouge. C’est bon, …ça ressemble à du jus de groseille. Et c’est bien meilleur que notre Nescafé traditionnel !

Et puis vient l’heure de la douche : deux lingettes Bébé, une bouteille d’eau, une brosse à dent et un peu de savon. Papa, l’esprit pratique, s’empare du jerricane et s’éloigne.
Chacun derrière notre buisson, nous nous appliquons à nous rendre le plus propre possible.

Maman, qui est déjà au lit, nous accompagne d’une joyeuse litanie sur son sac de couchage qui se ferme à l’envers! Elle jure, elle râle, tout le monde se marre.
21h30, tout le monde est couché.

Décidément, le dépaysement est général : même les horaires ont changé !

Bonne journée !!!

Comments

[lasey]

tes photos sont vraiment superbes !

[dany]

merci pour ton récit et tes belles photos,un pur dépaysement
bises de dany de guadeloupe

[bibi]

Souvenirs à mettre dans un carnet de voyage... merci pour la balade !...

[vb2202]

Merci pour ce récit si bien écrit et joliment illustré. Tu devrais faire un carnet de voyage ...
Une petite question technique, les photos de lever de soleil et de nuit ont été faites avec quel type d'appareil ?
Pour ce qui est des fleurs que tu as vu sur mon blog, il s'agit de la marque Prima. Si tu en veux quelques unes, dis le moi.
Bisous.
Véro

[emilie]

très jolies photos et surtout tellement bien racontées et avec humour!! bizz