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17 août 2008

Masque Baoulé

Voici aujourd'hui, la dernière petite aquarelle de mon homme.

Il s'agit d'un masque "nda" (jumeaux) du peuple baoulé en Côte d'Ivoire.

Baoul_

Masque unique à deux têtes, il n'était naturellement porté que par un seul danseur et commémorait, à la fois, la joie éprouvée à la naissance de jumeaux et l'ambivalence de tout être.

Mon homme ne semblait pas pleinement satisfait de son aquarelle... moi, au contraire, je la trouve très chouette. Ce doit être parce que j'aime ses couleurs... ou alors simplement parce que c'est lui qui l'a faite !!

...

Et pour l'accompagner, voici un petit conte africain retranscrit des Contes des sages d'Afrique d'Amadou Hampaté Bâ, que j'ai relu hier.
Je l'aime beaucoup parce que si l'on prend la peine de le lire avec attention et d'en comprendre tous les sens, alors on se rend compte qu'il empreint de sagesse.

Il s'agit d'un conte peul intitulé "La poignée de poussière".

Dans un village vivait un homme riche à jeter l'argent par la fenêtre, et qui aimait à se tenir sur le devant de sa maison. Il remarqua que, chaque matin, un pauvre homme passait devant sa porte : il allait dans la brousse ramasser du bois mort qu'il revendait ensuite pour nourrir sa famille.
Un beau jour, le richard dit au pauvre : "Chaque jour, je te vois passer devant ma porte. Ta pauvreté me fait pitié. Désormais, viens chaque matin me demander l'argent nécessaire aux dépenses de ta famille; ainsi tu n'auras plus besoin d'aller en brousse chercher du bois mort". Le lendemain matin, le chercheur de bois se présenta devant le richard, le salua et attendit.
"Combien te faut-il pour la journée? demanda le richard en mettant la main dans sa poche.
-Donne moi une poignée de poussière, cela suffira largement", répondit le pauvre. Le richard, bien que surpris et déconcerté, se baissa, ramassa une poignée de poussière sur le sol et la donna à son obligé. Celui-ci le remercia comme s'il venait de recevoir une poignée de métal précieux puis, comme de coutume, partit à son travail.
Le lendemain matin, les pauvre homme s'arrêta devant la porte du richard et lui demanda à nouveau une poignée de poussière. La richard la lui donna.
Les choses continuèrent ainsi quelques mois, sans façon ni problème. Puis, un beau matin, lorsque le marchand de bois mort se présenta pour demander sa poignée de poussière, le richard lui rétorqua avec humeur :
"Ecoute, mon ami ! Si tu veux ta poignée de poussière, donne-toi la peine de te baisser et de la ramasser toi-même. Tu me fatigues à la fin !"
A ces paroles, notre ramasseur de bois éclata de rire.
"Ô homme riche ! s'exclama-t-il. Te voilà excédé par le simple fait de me donner une poignée de poussière qui ne te coûte que la peine de te baisser pour la ramasser. Qu'adviendrait-il si chaque matin je venais tendre la main pour recevoir de toi une pièce d'argent ? ...
"Laisse moi donc gagner la vie de ma famille par moi-même. La sueur de mon front ne sera jamais importunée par ce qu'elle me donne chaque jour, mais tout autre qu'elle le sera tôt ou tard."

Le mot "Tiens!" finit toujours par lasser celui qui le dit. Bien que dépourvu de poids physique, il pèse lourd s'il est dit trop longtemps.


... A méditer...

Bonne journée !!

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Commentaires
A
cette aquarelle est superbe
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M
tiens, j'en ai vus en vrai il y a peu de temps... sur place !<br /> Superbe tableau.<br /> J'adore les textes de Hampaté Ba. Je les avais lus avant mon voyage au Mali, et sur place, j'y avais forcément repensé...<br /> Bonne journée<br /> Marie
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C
Superbe aquarelle! j'adore! Bravo à l'artiste!
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S
Joli conte, sur lequel méditer, et jolie aquarelle (quoiqu'en dise ton compagnon), sur laquelle s'attarder... Je sors d'une exposition de peintures, celle-ci aurait bien tenu sa place !
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S
Très joli ce conte !!! et cette aquarelle est superbe, bravo à ton homme... Bizzzzzzz
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